L’étude aux Romains : Chapitre 11

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L’étude aux Romains – Chapitre 11 : l’économie de Dieu dans son élection

 

Le rejet d’Israël est partiel : v.1-10

1 Je demande donc: «Dieu aurait-il rejeté son peuple?» Certainement pas! En effet, je suis moi-même israélite, de la descendance d’Abraham, de la tribu de Benjamin. 2 Dieu n’a pas rejeté son peuple, qu’il a connu d’avance. Ne savez-vous pas ce que l’Écriture rapporte au sujet d’Elie, quand le prophète adresse à Dieu cette plainte contre Israël: 3 Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont démoli tes autels; moi seul, je suis resté, et ils cherchent à m’enlever la vie – 4 Mais quelle réponse Dieu lui donne-t-il? Je me suis réservé 7000 hommes qui n’ont pas plié les genoux devant Baal. 5 De même, dans le temps présent aussi, il y a un reste conformément à l’élection de la grâce. 6 Or, si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres, autrement la grâce n’est plus une grâce 7 Qu’en est-il donc? Ce qu’Israël recherche, il ne l’a pas obtenu, mais ceux qui ont été choisis l’ont obtenu et les autres ont été endurcis. 8 Comme il est écrit, Dieu leur a donné un esprit de torpeur, des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre, jusqu’à aujourd’hui. 9 David aussi dit: Que leur table soit pour eux un piège, un filet, un obstacle et un moyen de punition! 10 Que leurs yeux soient obscurcis pour ne pas voir, fais-leur courber constamment le dos

un reste réservé par la grâce

En 11:1 Paul demande, « Je demande donc: «Dieu aurait-il rejeté son peuple?Certainement pas! » Paul était un excellent avocat, capable de plaider pour deux causes opposées et de l’emporter dans tous les cas. Si nous n’avions pas le chapitre 11, nous penserions certainement que Dieu, après avoir choisi Israël, avait dû changer d’avis.

Les chapitres 9 et 10 de Romains semblent indiquer que Dieu a abandonné  Israël. Parce que certains pensent cela, Paul a demandé, « Dieu aurait-il rejeté son peuple? » Il répond lui-même à la question, en disant catégoriquement, « Certainement pas! ».

Car moi aussi je suis Israélite de la postérité d’Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n’a pas rejeté son peuple qu’il a connu d’avance. « Ne savez-vous pas ce que l’Écriture rapporte au sujet d’Elie, quand le prophète adresse à Dieu cette plainte contre Israël: 3 Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont démoli tes autels; moi seul, je suis resté, et ils cherchent à m’enlever la vie – 4 Mais quelle réponse Dieu lui donne-t-il? Je me suis réservé 7000 hommes qui n’ont pas plié les genoux devant Baal. » (11:1-4).

Élie, prophète de Dieu, implora Dieu à l’encontre d’Israël. Or, Dieu répondit à Elie de ne pas à accuser le peuple devant Lui, parce qu’Il s’était réservé sept mille hommes qui n’ont pas point fléchi le genou devant Baal. Même le prophète Élie pouvait l’ignorer et prétendre être resté seul. Mais Dieu connaissait les sept milles qui lui étaient restés attachés. En tout temps, en tout lieu, « le Seigneur connaît ceux qui sont siens » (2 Timothée 2:19).

Paul continue, « De même, dans le temps présent aussi, il y a un reste conformément à l’élection de la grâce. 6 Or, si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres, autrement la grâce n’est plus une grâce.» (V. 5-6).

Quant au chapitre dix, Paul dit qu’Israël est mauvais, Romains 10:21 : « A longueur de journée, j’ai tendu mes mains vers un peuple désobéissant et rebelle ». Quand nous lisons une telle déclaration, nous avons tendance à dire, « la situation d’Israël est sans espoir. Israël est fini. » Or, quand nous arrivons au chapitre onze, nous voyons qu’il est rapporté comment le Seigneur Lui-même a soutenu Elie. Non seulement, il y avait sept mille hommes réservés par Dieu à l’époque d’Elie, mais dans le temps  présent de Paul, pour Israël, Dieu avait toujours une élection selon la grâce pour Israël. Le principe est le même pour notre époque.

Sans se soucier du christianisme aussi bas qu’il soit tombé, nous pouvons croire que parmi les millions de chrétiens, il existe un certain nombre, un reste, qui ont été réservé par Dieu.

Le verset 6 dit, « Or, si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres, autrement la grâce n’est plus une grâce»  N’oublions pas que nous avons tous été réservés et élus par la grâce. Ce n’est pas le résultat de notre travail, de nos œuvres, c’est entièrement par sa grâce. S’il en était autrement, la grâce ne serait plus grâce.

« Qu’en est-il donc? Ce qu’Israël recherche, il ne l’a pas obtenu, mais ceux qui ont été choisis l’ont obtenu et les autres ont été endurcis.» (v. 7).

En principe, la situation aujourd’hui est la même. Qu’avons-nous à faire valoir ? Uniquement la grâce du Seigneur.  Le jugement sur « les autres » (v.7) prend la forme particulière d’un endurcissement et leurs anciens privilèges deviennent un piège qui les aveugle : ce triste aboutissement avait été prédit par Moïse, les Psaumes et les prophètes (v.8-10).

Verset 8 dit : « Comme il est écrit, Dieu leur a donné un esprit de torpeur, des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre, jusqu’à aujourd’hui.»

Est-ce notre condition ? Certains ont des yeux, mais leurs yeux ont perdu la vue ; d’autres ont des oreilles, mais leurs oreilles ont perdu leur fonction. C’est exactement la situation à notre époque. Quelle que soit la situation, le Seigneur a Son reste aujourd’hui.

Passons au verset 9. « David aussi dit: Que leur table soit pour eux un piège, un filet, un obstacle et un moyen de punition! »

Psaumes 69.23,24. Pour le psalmiste, l’image de la table qui devient un filet, etc., signifiait qu’à une situation prospère pleine de jouissances matérielles se substituent le malheur et la ruine.

23 Que leur table soit pour eux un piège, et leur prospérité une entrave! 24 Que leurs yeux s’obscurcissent pour ne plus voir! Fais-leur constamment courber le dos!

Pour Paul la table figure la sécurité puisée dans les œuvres de la propre justice ; le filet, etc., l’orgueil et l’endurcissement moral avec leurs funestes conséquences pour le salut. Des termes destinés à représenter le châtiment.

Dans la version de la Bible Louis Segond 21 nous avons le mot « rétribution » à la place de « punition »  9 Et David dit : Que leur table soit pour eux un piège, Un filet, une occasion de chute, et une rétribution ! 

Aussi, en réservant le mot rétribution pour la fin, accentue l’idée que la ruine des Juifs est le châtiment de leur obstination à chercher le salut dans les voies de la propre justice

Verset 10 dit : « Que leurs yeux soient obscurcis pour ne pas voir, fais-leur courber constamment le dos! »

Des yeux obscurcis pour ne point voir sont le jugement fréquemment prononcé par Dieu contre l’orgueil et l’incrédulité. Courber leur dos à perpétuité sous un joug étranger, sous un fardeau écrasant, sera le juste châtiment de leur révolte contre Dieu. L’apôtre veut faire comprendre au peuple d’Israël qu’ils sont restés insensibles aux appels de Jésus, parce qu’ils étaient déjà sous le coup de cet endurcissement, punition de leur attitude morale antérieure.

Les nations sauvées par le faux pas d’Israël

La parabole de l’olivier des promesses – Le rejet d’Israël est temporaire : 

11 Je demande donc: «Serait-ce pour tomber que les Israélites ont trébuché?» Certainement pas! Mais grâce à leur faux pas, les non-Juifs ont eu accès au salut afin de provoquer leur jalousie. 12 Or, si leur faux pas a fait la richesse du monde et leur déchéance la richesse des non-Juifs, cela sera d’autant plus le cas avec leur complet rétablissement. 13 Je vous le dis, à vous qui êtes d’origine non juive: en tant qu’apôtre des non-Juifs, je me montre fier de mon ministère 14 afin, si possible, de provoquer la jalousie de mon peuple et d’en sauver quelques-uns. 15 En effet, si leur mise à l’écart a entraîné la réconciliation du monde, que produira leur réintégration, sinon le passage de la mort à la vie?

Quant à ces diverses étapes, elles ne sont que la réalisation des promesses et des prophéties. Le salut par grâce parvenant aux nations est inclus dans la promesse concernant la semence d’Abraham (Genèse 22:18); 18  Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix.

Pendant ce temps, Dieu « cache sa face de la maison de Jacob  » (Ésaïe.8:17). Puis aura lieu le rétablissement futur de tout Israël (v.12 et 26) « En ce temps-là, dit l’Éternel, Je serai le Dieu de toutes les familles d’Israël, Et ils seront mon peuple » (Jérémie. 31:1)                             

Israël sera comme le centre du gouvernement divin sur la terre (Deutéronome 32:8); quand le Très-Haut a donné un héritage aux nations, quand il a séparé les humains, il a fixé les frontières des peuples d’après le nombre des Israélites cela sera reconnu des nations          

Les nations reconnaîtront que je suis l’Éternel, celui qui considère Israël comme saint, lorsque mon sanctuaire sera pour toujours au milieu d’eux. (Ézéchiel.37:28) et sera la source de leur bénédiction (Ésaïe.25:6; Michée 5:7).

Le chapitre 37 du livre d’Ézéchiel décrit ce merveilleux rétablissement comme une résurrection collective où se manifeste la puissance de Dieu et de son souffle ; Le verset de Romains 11,15 fait penser à cette prophétie concernant Israël ainsi qu’au flot de bénédictions qui atteindra les nations comme une rosée et comme un fleuve.

L’amoindrissement d’Israël a été l’enrichissement du monde. La chute du peuple élu n’est pas sa fin dernière. Elle a procuré le salut aux gentils, et cela pour exciter à jalousie les Israélites. Si Israël a enrichi le monde quand il a été rejeté, combien plus lui sera-t-il en bénédiction quand il se convertira tout entier (11-12).
Le mobile de l’apostolat de Paul parmi les gentils. S’adressant aux gentils, Paul leur déclare qu’il cherche à sauver les Juifs en provoquant leur jalousie, parce que, par leur conversion, sera atteint le but qu’il poursuit comme apôtre des gentils, dans ce ministère qu’il s’efforce de rendre glorieux (13, 14).
La réintégration d’Israël. Elle sera une vie d’entre les morts, puisque le rejet d’Israël a apporté au monde païen la réconciliation avec Dieu (15).

Lisons les versets 16 à 21. « 16 Or si la première part de pain est sainte, tout le pain l’est aussi; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. 17 Mais si quelques-unes des branches ont été coupées et si toi, qui étais un olivier sauvage, tu as été greffé parmi les branches restantes et tu es devenu participant de la racine et de la sève de l’olivier, 18 ne te vante pas aux dépens de ces branches. Si tu te vantes, sache que ce n’est pas toi qui portes la racine, mais que c’est la racine qui te porte. 19 Tu diras alors: «Des branches ont été coupées afin que moi je sois greffé.» 20 C’est vrai. Elles ont été retranchées à cause de leur incrédulité et toi, c’est par la foi que tu subsistes. Ne fais pas preuve d’orgueil, mais aie de la crainte, 21 car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, il ne t’épargnera pas non plus. »

Exhortation aux gentils à respecter les Juifs dans leur déchéance et à veiller sur eux-mêmes

Les pères du peuple ont été consacrés à Dieu ; leur sainteté s’étend à leurs descendants, comme la consécration des prémices sanctifie toute la masse de la pâte, et la racine les branches. Si quelques branches ont été retranchées, et si tu as été rendu participant de la sève de l’olivier franc, ne méprise pas ces branches. Ton orgueil ne changerait rien au fait que c’est la racine qui te porte. Que tu aies été enté à leur place, cela est dû à leur incrédulité et à ta foi. Crains donc : Dieu ne t’épargnera pas, puisqu’il n’a pas épargné les branches naturelles (16-21).

L’apôtre part de ce fait de l’élection d’Israël pour exhorter les gentils à respecter ce peuple, même dans sa déchéance (versets 17,18) et à veiller sur eux-mêmes, de peur qu’un châtiment semblable ne les atteigne. (versets 19-21)

Verset 16 : « En effet, Si les prémices du pain offert à Dieu sont consacrées, toute la pâte l’est aussi. Si la racine est consacrée, les branches le sont aussi. »

Les prémices, dont il est question ici, étaient une portion que l’Israélite devait prélever sur la pâte confectionnée avec la première mouture de l’année. Il en faisait un gâteau qui était consacré à l’Éternel et mis à là disposition des sacrificateurs. (Nombres 15.17-21 ; Lévitique 23.15-17). Ces prémices étaient par là même saintes et rendaient sainte toute la masse de la pâte, tout le pain dont se nourrissait le peuple de Dieu. L’apôtre applique cette image aux ancêtres d’Israël (Abraham, Isaac et Jacob) dans leur relation avec ce peuple.

En 11:28, Paul dit d’Israël qu’ils sont «  aimés à cause de leurs ancêtres. » Ces trois patriarches étaient la racine de l’olivier et la pâte offerte comme les prémices.  Dieu les avait élus ; (Genèse 17.7) il avait juré, en leur faveur, son alliance ; (Luc 1.73) il leur avait destiné le pays de Canaan et leur avait fait toutes les promesses spirituelles attachées à sa possession. Leur bénédiction repose sur le peuple, (Deutéronome 7.6-8) même après que la masse est déchue. Il en aperçoit aussi une image, qui lui paraît plus propre encore à rendre sa pensée parce qu’elle lui permet de distinguer entre les Israélites fidèles et ceux qui ne le sont plus, c’est la comparaison de l’olivier, dont les branches participent de la nature de sa racine.

Il développera cette dernière image dans les versets suivants. Un arbre peut avoir des branches stériles qui ne l’empêchent pas de porter encore du fruit (versets 23,28 ; comparons Esaïe 6.13). Et s’il y reste encore un dixième des habitants, Ils seront à leur tour anéantis. Mais, comme le térébinthe et le chêne Conservent leur tronc quand ils sont abattus, Une sainte postérité renaîtra de ce peuple.

Paul retrouve ainsi son affirmation de versets 1,11 :  Dieu n’a pas rejeté son peuple, Israël n’est pas tombé sans retour. Bien qu’Israël ait trébuché, Israël n’est pas tombé. Ils ont été retranchés temporairement ; et plus tard ils seront greffés à nouveau.

Verset 17, « Mais si quelques-unes des branches ont été coupées et si toi, qui étais un olivier sauvage, tu as été greffé parmi les branches restantes et tu es devenu participant de la racine et de la sève de l’olivier »

Par cette image de la sève de l’olivier franc, à laquelle participe l’olivier sauvage, l’apôtre désigne la bénédiction d’Abraham, qui s’accomplit pour les gentils en Jésus-Christ. (Galates 3.14) Bien que la pâte soit pour la satisfaction de Dieu, la racine est pour notre satisfaction. Romains 11:17 dit que nous, « étant un olivier sauvage, nous avons été greffés parmi les branches restantes, et rendus participants de la racine, de la richesse de l’olivier ».

Loué soit le Seigneur de ce que nous, l’olivier sauvage, avons été greffés à l’olivier cultivé de Dieu (les élus d’Israël) pour devenir participants de ses riches racines !  Ceci est notre réjouissance. Dieu se réjouit de la pâte et nous de la racine, de cette vie qui est Christ.

Verset 19 « Tu diras alors: «Des branches ont été coupées afin que moi je sois greffé. »

Tu diras donc…l’objection est tirée de l’idée même sur laquelle Paul vient d’insister que les Juifs appartiennent à l’olivier et méritent, comme tels, des égards particuliers.

Verset 20 « C’est vrai. Elles ont été retranchées à cause de leur incrédulité et toi, c’est par la foi que tu subsistes. Ne fais pas preuve d’orgueil, mais aie de la crainte »

Autrement dit si, malgré tout ce que je puis te dire, tu te glorifies quand même, le fait n’en demeure pas moins : ce n’est pas toi qui portes la racine, mais c’est la racine qui te porte. « Le salut vient des Juif  » (Jean 4.22).

Le premier effet que doit produire sur le croyant la vue d’un sévère jugement de Dieu, c’est la crainte ; car quiconque professe de n’être sauvé que par la foi, sans les œuvres de la loi, reconnaît par là même qu’il est un misérable pécheur et qu’il ne subsiste que par la grâce toute gratuite de son Dieu. Or, le moindre mouvement d’orgueil, par lequel un tel homme s’élève au-dessus de ses frères, l’expose au péril le plus redoutable, puisque, par cette complaisance en lui-même, il abandonne le seul terrain sur lequel il peut avoir quelque sécurité, la grâce de son Dieu.

Ainsi, même devant les manifestations les plus éclatantes de l’amour de Dieu, le chrétien ne doit se réjouir qu’avec tremblement, se rappelant que seul celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.

1Corinthiens 10.12, C’est pourquoi, si quelqu’un se croit debout, qu’il prenne garde de ne pas tomber.

Philippiens 2.12 Mes chers amis, vous avez toujours été obéissants : faites donc fructifier votre salut, avec crainte et respect, non seulement quand je suis présent, mais bien plus maintenant que je suis absent. 

Verset 21 « 21 car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, il ne t’épargnera pas non plus.»

Il faut collectivement la persévérance et la fidélité dans la foi au Dieu de bonté ; « autrement, toi aussi, tu seras coupé »(v.22).

C’est ce qui arrivera à l’ensemble de ceux qui font profession de christianisme sans foi réelle, la fausse Église qui sera jugée et détruite entre les deux actes de la seconde venue de Christ. L’Apocalypse (chapitres 17, 18,19) donne le tableau de ce jugement. Ici l’apôtre le présente seulement comme une sérieuse éventualité pour exhorter vivement les chrétiens.

Israël restauré parce que les nations reçoivent la miséricorde

Lisons les versets22-24 Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés et bonté envers toi, si tu demeures dans sa bonté; autrement, toi aussi tu seras retranché. 23 Quant aux Israélites, s’ils ne persistent pas dans l’incrédulité, ils seront greffés, car Dieu est puissant pour les greffer de nouveau. 24 Si toi, tu as été coupé de l’olivier sauvage auquel tu appartenais par nature et greffé contrairement à ta nature sur l’olivier cultivé, à plus forte raison eux seront-ils greffés conformément à leur nature sur leur propre olivier.

Dernier avertissement aux gentils. Espérance relative aux Juifs.


L’apôtre invite les gentils à considérer la bonté de Dieu envers eux et sa sévérité envers les Juifs, afin qu’ils persévèrent et ne soient pas retranchés eux aussi.Les Juifs, d’autre part, s’ils ne s’obstinent pas dans leur incrédulité, seront greffés de nouveau sur l’olivier. Dieu est puissant pour les greffer. Il a fait l’opération contre nature de greffer l’olivier sauvage sur l’olivier franc ; il greffera plus sûrement encore, sur leur propre arbre, les branches retranchées de l’olivier franc (22-24).

Avec ce verset, Paul aborde une sorte de conclusion (donc) fondée sur la vue de la bonté et de la sévérité de Dieu : celles-ci sont invoquées comme motifs d’une exhortation à la vigilance, adressée aux gentils, (verset 22) puis l’apôtre exprime l’espoir de la réintégration des Juifs. (versets 23,24)

Paul invite les gentils, objets de la bonté de Dieu, à persévérer dans cette bonté s’ils ne veulent pas, eux aussi, être retranchés.

Cette exhortation, et la menace sur laquelle elle s’appuie, prouvent que, si l’élection divine donne l’assurance du salut, elle n’en laisse pas moins subsister la responsabilité de l’homme, à tous les degrés de la vie chrétienne. Bien que Paul semble être en train de parler pour les païens, il parle en fait plus en faveur des Juifs, car il était lui-même juif. En filigrane ses paroles sur les païens se cache son fardeau pour les Juifs.

La révélation du mystère concernant Israël : v.25-32

25 Frères, je ne veux pas que vous restiez dans l’ignorance de ce mystère, pour que vous ne croyiez pas détenir en vous-mêmes une sagesse supérieure : l’endurcissement d’une partie d’Israël durera jusqu’à ce que l’ensemble des non-Juifs soit entré dans le peuple de Dieu, 26 et ainsi, tout Israël sera sauvé. C’est là ce que dit l’Écriture : De Sion viendra le Libérateur ; il éloignera de Jacob toute désobéissance. 27 Et voici en quoi consistera mon alliance avec eux : c’est que j’enlèverai leurs péchés. 28 Si l’on se place du point de vue de l’Évangile, ils sont devenus ennemis de Dieu pour que vous en bénéficiiez. Mais du point de vue du libre choix de Dieu, ils restent ses bien-aimés à cause de leurs ancêtres. 29 Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables. 30 Vous-mêmes, en effet, vous avez désobéi à Dieu autrefois et maintenant Dieu vous a fait grâce en se servant de leur désobéissance. 31 De la même façon, si leur désobéissance actuelle a pour conséquence votre pardon, c’est pour que Dieu leur pardonne à eux aussi. 32 Car Dieu a emprisonné tous les hommes dans la désobéissance afin de faire grâce à tous.

Le mystère de la conversion de tout Israël

L’apôtre enseigne à ses frères ce mystère : la chute partielle d’Israël ne durera que jusqu’à la conversion de tous les gentils ; cette condition remplie, tout Israël sera sauvé, selon la promesse du prophète (20-27).

L’élection immuable

A les juger d’après la position qu’ils prennent à l’égard de l’Évangile, les Israélites sont l’objet du courroux de Dieu ; et cela, à cause des gentils ; mais, comme peuple élu, ils sont aimés de Dieu, à cause des patriarches, car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables (28, 29).

Le plan du salut

Pour prouver l’immuabilité des desseins divins à l’égard d’Israël, Paul établit ce parallèle : de même que les gentils, d’abord rebelles, sont maintenant parvenus à la grâce, par suite de la rébellion des Juifs, de même les Juifs, maintenant rebelles, obtiendront miséricorde, par suite de la miséricorde faite aux gentils. Tous également ont été enfermés dans la rébellion pour obtenir miséricorde (30-32).

« Frères, je ne veux pas que vous restiez dans l’ignorance de ce mystère, pour que vous ne croyiez pas détenir en vous-mêmes une sagesse supérieure :  l’endurcissement d’une partie d’Israël durera jusqu’à ce que l’ensemble des non-Juifs soit entré dans le peuple de Dieu » (v. 25).

Dieu veut faire durer le jour actuel de la grâce annoncée aux nations jusqu’à ce que le dernier élu soit entré, sans qu’il manque un seul de ceux pour lesquels Christ a versé son sang et qui forment son corps.

26 et ainsi, tout Israël sera sauvé. C’est là ce que dit l’Écriture : De Sion viendra le Libérateur ; il éloignera de Jacob toute désobéissance. 27 Et voici en quoi consistera mon alliance avec eux : c’est que j’enlèverai leurs péchés. 28 Si l’on se place du point de vue de l’Évangile, ils sont devenus ennemis de Dieu pour que vous en bénéficiiez. Mais du point de vue du libre choix de Dieu, ils restent ses bien-aimés à cause de leurs ancêtres.

Une fois cette condition remplie, que l’ensemble des non-Juifs soit entré dans le peuple de Dieu, Israël comme peuple, « tout Israël », sera sauvé. Seulement un résidu peut-être, mais de toutes les tribus retrouvées qui seront un ornement pour Sion. Ce salut ne sera pas par le moyen de l’actuel évangile de la grâce (v.28), dont la période sera terminée. Mais c’est sur la base de la miséricorde, rendue possible par le sacrifice de Christ, quand le résidu reconnaîtra Christ, le Messie d’Israël, que Dieu accomplira ses promesses, auxquelles pourtant ils avaient perdu tout droit. Alors ils reverront Christ, sauveur et libérateur (v.26).

« Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables » (v. 29). Les dons de Dieu et l’appel de Dieu sont éternels, sans révocation, sans changement. Une fois que le don de Dieu est donné, il est donné pour toujours. Une fois que Dieu nous a appelés, il l’a fait pour l’éternité. Il ne révoquerait jamais Ses dons ou Son appel. Combien  nous remercions Dieu que « chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation » (Jacques 01:17).

« 30 Vous-mêmes, en effet, vous avez désobéi à Dieu autrefois et maintenant Dieu vous a fait grâce en se servant de leur désobéissance. 31 De la même façon, si leur désobéissance actuelle a pour conséquence votre pardon, c’est pour que Dieu leur pardonne à eux aussi. 32 Car Dieu a emprisonné tous les hommes dans la désobéissance afin de faire grâce à tous. »

Ici, nous voyons que Paul utilise la désobéissance et la miséricorde comme moyen pour son argumentation. La désobéissance de l’homme présente une occasion à la miséricorde de Dieu, et  la miséricorde de Dieu apporte le salut de l’homme. Dieu a enfermé tous les désobéissants afin de montrer à tous Sa miséricorde. Telle est l’économie de Dieu. Que pouvons-nous en dire ? Tout ce que l’on puisse dire c’est « Alléluia  pour Sa miséricorde ! » Il a même utilisé notre désobéissance comme un enclos pour nous garder comme des vases sur lesquels il déploie Sa miséricorde.

La louange pour l’élection de Dieu

La sagesse de Dieu et la gloire de Dieu : v.33-36

Paul a ensuite adressé  une louange à Dieu, une louange pour Son élection. « 33 Quelle profondeur ont la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies impénétrables! En effet, 34 qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller? 35 Qui lui a donné le premier, pour être payé en retour? 36 C’est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles! Amen! » (V. 33-36).

Il semble que dans Romains 9 à 11 Paul nous a donné une carte par laquelle nous pouvons retracer les chemins de Dieu. Dieu reçoit louange et gloire en trois étapes : dans le passé, car toutes les choses proviennent de Lui ; dans le présent, car toutes choses sont par Lui ; et dans le futur, car toutes choses seront à Lui. Tout vient à exister à partir de Dieu dans le passé, tout existe à travers Lui dans le présent, et tout sera à Lui dans le futur. L’élection de Dieu s’effectue selon Lui-même, selon Son choix, et selon rien d’autre. Tout vient de Lui, par Lui et pour Lui. « À lui  la gloire pour toujours. Amen. »

L’évangile de Dieu nous a été présenté dans son entier, apportant la réponse à toutes les questions morales qu’il met en lumière. La question de nos péchés étant réglée, nous avons accès à Dieu (5:1-11); celle du péché étant réglée, il n’y a plus « aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus « (8:1), nous connaissons Dieu comme Père (8:12-17) et « Dieu est pour nous » (8:31).

Mais la gloire de Dieu ne se limite pas à nous avoir préparé ce salut parfait. Sa gloire se déploie aussi dans l’accomplissement ordonné de ses pensées en faveur de la semence de la promesse et en faveur de ceux « de la foi de Jésus » (Chapitre 9 à 11). Ayant décrit toutes ces voies de miséricorde, l’apôtre exprime sa louange par des expressions qui rappellent celles d’Ésaïe au chapitre de la consolation de Sion (Ésaïe 40:13,14).

13 Qui a sondé l’esprit de l’Éternel, Et qui l’a éclairé de ses conseils ? 14 Avec qui a-t-il délibéré Pour en recevoir de l’instruction ? Qui lui a appris le sentier de la justice ? Qui lui a enseigné la sagesse, Et fait connaître le chemin de l’intelligence ?  

Les pensées de Dieu et son amour sont bien au-dessus de nous (Ésaïe.55:8,9);

Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l’Eternel. 9 Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, Et mes pensées au-dessus de vos pensées.

elles ne peuvent être discernées que spirituellement (1 Corinthiens 2:15,16).

15 L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. 16 Car Qui a connu la pensée du Seigneur, Pour l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ.

Nous avons ici l’exemple d’une adoration qui ne s’arrête pas au rappel de ce que nous étions et de ce que nous sommes devenus, mais au contraire se nourrit de la révélation divine pour parler de ce que Dieu fait et de ce qu’Il est. (Psaume 150:2)

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