L’étude aux Romains – chapitre 14 :
la transformation par la vie du corps
Le parachèvement ultime de l’œuvre de Dieu est la vie d’église. Tout notre être a besoin d’être changé pour le bien de la vie d’église, car rien de naturel, ordinaire, mondain ou moderne ne convient à la vie du Corps.
Les gens dans la vie d’église doivent avoir leur corps présenté, leur âme transformée par le renouvellement de l’intelligence et leur esprit brûlant. Alors, les dons nécessaires seront exercés et nous aurons la vie d’église. C’est pourquoi, à la fin de Romains 13, la vie d’église a été dépeinte et la vie chrétienne clairement définie. Malgré tout ceci, il reste encore un grand besoin. Nous devons traiter la question de l’accueil des saints.
Par conséquent, afin d’accueillir nos pairs croyants, nous avons besoin d’être transformés. L’intégralité des chapitres de Romains 14 et 15 est consacrée à cette question. Comme nous le verrons, Paul traite de l’accueil des croyants au regard de quatre points principaux.
Accueillir selon la manière dont Dieu accueille, et non selon les concepts doctrinaux
Nous devons accueillir les saints comme Dieu les accueille. Nous sommes obligés d’accueillir quiconque Dieu a reçu, et non selon nos goûts ou nos préférences, mais comme Dieu accueille. La triste histoire de la chrétienté est une histoire de division et de confusion. Cette division a été causée en grande partie par les compréhensions doctrinales divergentes.
C’est pourquoi, il faut veiller à ne pas recevoir les personnes selon les concepts doctrinaux, mais selon la façon dont Dieu reçoit. Par conséquent, Paul, après avoir révélé la vie d’église adéquate et la vie chrétienne, aborde le point fondamental qu’est l’accueil des croyants.
1 Faites bon accueil à celui qui est faible dans la foi, sans discuter des opinions. 2 Tel croit pouvoir manger de tout ; tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. 3 Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu lui a fait bon accueil. 4 Qui es–tu, toi qui juges un serviteur d’autrui ? S’il se tient debout, ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de le soutenir. 5 Tel juge un jour supérieur à un autre ; tel autre les juge tous égaux. Que chacun soit pleinement convaincu dans sa propre pensée. 6 Celui qui se préoccupe des jours s’en préoccupe pour le Seigneur. Celui qui mange, c’est pour le Seigneur qu’il mange, car il rend grâces à Dieu ; celui qui ne mange pas, c’est pour le Seigneur qu’il ne mange pas ; il rend aussi grâces à Dieu. 7 En effet, nul de nous ne vit pour lui–même, et nul ne meurt pour lui–même. 8 Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur, Soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. 9 Car Christ est mort et il est revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants.
Remarquons que cette section commence en Romains 14 :1 et se termine par la même exhortation en Romains 15-7 7 Faites–vous mutuellement bon accueil, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. Autrement dit : Ce n’est pas notre affaire de juger le serviteur d’autrui ; le jugement appartient à son Maître, qui est puissant pour l’affermir (1-4).
Paul nous donne quatre raisons de le faire ;
Recevoir celui qui est faible dans la foi
Dans 14:1, Paul dit : « Faites bon accueil à celui qui est faible dans la foi. » Certains croyants sont faibles dans leur foi, parce qu’ils n’ont pas encore reçu beaucoup de transfusion et d’infusion de l’élément de Dieu en eux. Néanmoins, ils ont bien une mesure de foi et doivent être accueillis. Ainsi, c’est donc en nous basant sur cette mesure de foi qui est la leur et sur le fait qu’ils sont croyants, que nous devons les accueillir.
Sans juger ses opinions
Versets 14:1-5. Dans Romains 14 Paul lui-même était un excellent exemple de quelqu’un qui ne jugeait pas les opinions doctrinales, car il ne se prononçait pas sur le bien-fondé ou non d’une doctrine. Il connaissait, à n’en pas douter, les bonnes doctrines sur la manière de manger et de marquer les jours. Néanmoins, il ne prenait pas partie, mais chargeait chacun de faire preuve de souplesse et de ne pas critiquer les autres. Que tous soient libres de manger ce qu’ils veulent et d’observer le jour qu’ils veulent ! Pour eux, un jour est plus saint qu’un autre, mais pour ceux qui sont plus forts dans la foi, chaque jour est le même.
En d’autres termes, n’émettez pas de jugement sur la question. La meilleure façon de répondre aux questions doctrinales est d’aider les autres à se détourner des idées doctrinales vers Christ qui est notre vie
Le recevoir, car Dieu l’a reçu
14:3 Paul dit « car Dieu l’a reçu » Ceci est la base sur laquelle nous recevons les autres. Tant que notre Père accueille une personne, nous devons également l’accueillir. Nous n’avons pas le choix. Même si un croyant nous semble faible ou bien même un peu étrange, nous devons l’accueillir. Établir des restrictions humaines sur base de préjugés personnels, (ou même de convictions) c’est aller au-delà de la Parole de Dieu. Puisque Dieu nous a accueillis, nous devons nous aussi accueillir les uns les autres.
Dieu a accueilli les faibles aussi bien que les forts, c’est pourquoi ils devaient s’accueillir mutuellement
Quelle que soit la force spirituelle que nous avons, nous la tenons du Seigneur et nous la puisons en lui. Or, lorsque nous nous enorgueillissons et devenons imbus de nous-mêmes, le Seigneur risque de juger nécessaire de nous priver d’une partie de sa force et de sa bénédiction, afin de nous rappeler à quel point tout croyant est faible en lui-même.
L’apôtre a exhorté l’Église de Thessalonique d’une part à « avertir ceux qui vivent dans le désordre », c’est-à-dire mettre en garde les croyants qui se croient forts et qui poussent continuellement leur liberté à la limite, non pour servir le Seigneur et lui plaire, mais pour se servir eux-mêmes et se faire plaisir eux-mêmes.
Dieu soutient les siens
4 Qui es–tu, toi qui juges un serviteur d’autrui ? S’il se tient debout, ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de le soutenir.
Les chrétiens forts étaient jugés par les faibles. Ce que Paul condamne, car un chrétien faible n’avait pas à prendre la place de Dieu dans la vie de celui qui était fort. Dieu est le maître, le chrétien son serviteur. Personne n’a le droit d’intervenir dans cette relation. Paul rappelle ici une vérité fondamentale. Nos frères ne nous appartiennent pas.
Ce n’est pas à nous qu’ils rendront des comptes un jour… Vous permettriez vous de dire au jardinier de votre voisin comment tailler ses arbres ? Non, ce n’est pas vous qui le payez. Il n’a donc pas de compte à vous rendre et vous n’avez pas à lui demander des comptes. Apprenons donc à relâcher nos frères, à les laisser libres d’agir comme ils pensent que leur Maître le leur demande…Car le Maître Lui peut agir et Il sait comment…
Il est encourageant de savoir que notre succès dans la vie chrétienne ne dépend pas de l’opinion ou de l’attitude des autres chrétiens. Dieu est le juge, il est capable de nous tenir debout. Paul explique pourquoi nous devons ni juger, ni reprendre l’autre quand il s’agit d’une différence d’opinion. Je parle bien d’opinion et pas de péché.
Il nous demande de croire que le Saint-Esprit est capable de garder ce frère.
Oui, faisons confiance à Dieu, il n’est pas nécessaire de redresser tout ce qui semble ne pas aller chez nos frères. Ils sont en route, comme nous.Et ils ont comme nous, un Consolateur, qui les aidera à progresser.
Ayons confiance que Dieu tient à nos frères, plus que nous y tenons nous-mêmes ! Mes frères sont premièrement le projet de Dieu ; il se préoccupe de les garder et de les faire progresser.
Concentrons-nous sur l’accueil de l’autre plutôt que sur le fait d’essayer de le corriger chaque que fois que sa façon d’agir nous dérange.
Il est vrai peut être, que par rapport à cet enseignement la difficulté est de savoir discerner entre une différence d’opinion et le péché. Le commandement de nous exhorter mutuellement conserve sa valeur. Si un frère tombe dans le péché, nous avons à le reprendre avec douceur. (Galates 6.1 ; 1Corinthiens 5.5-6).et si il refuse de nous entendre, alors nous devons appliquer la Parole de Jésus en Matthieu et suivre le processus et ses différentes phases…
Nous sommes tous au Seigneur et vivons tous pour le Seigneur
Lisons 14:6-9. « 6 Celui qui se préoccupe des jours s’en préoccupe pour le Seigneur. Celui qui mange, c’est pour le Seigneur qu’il mange, car il rend grâces à Dieu ; celui qui ne mange pas, c’est pour le Seigneur qu’il ne mange pas ; il rend aussi grâces à Dieu. 7 En effet, nul de nous ne vit pour lui–même, et nul ne meurt pour lui–même. 8 Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur, Soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. 9 Car Christ est mort et il est revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants.»
Tous les véritables croyants sont au Seigneur. Tous sont nés du même Seigneur quelle que soit la façon dont ils ont été baptisés, de la nourriture qu’ils mangent ou les jours qu’ils observent.
Tant qu’une personne appartient au Seigneur et vit pour Lui, elle est bien, selon le Seigneur. Nous n’avons à mettre pas plus d’exigences sur elle selon nos propres concepts doctrinaux. Si, en revanche, nous commençons à débattre d’une doctrine, nous serons bientôt divisés à cause de nos compréhensions et idées particulières.
On trouve le mot « Seigneur » sept fois dans ces versets. Nous sommes au Seigneur, qui nous a acquis par sa mort et sa résurrection. (7-9). Nul chrétien n’a le droit de prendre la place de Dieu dans la vie d’un autre chrétien. Nous pouvons prier, conseiller et même reprendre, mais nous ne pouvons jouer le rôle de Dieu.
« Que chacun soit pleinement convaincu dans sa propre pensée. » V5 signifie que chaque homme s’assure que ce qu’il fait, il le fait réellement pour le Seigneur et non simplement par préjugés ou caprice.
Jusqu’à présent Paul a parlé d’opinions. Ici, il parle de convictions. Il est bon et important, nous dit-il, d’avoir des convictions personnelles. Mais nous devons laisser à nos frères le droit d’en avoir également, même si elles sont différentes des nôtres !
Respecter la liberté de chacun du moment qu’elle s’appuie sur des convictions et sur la foi, et plus encore si ces convictions s’appuient sur l’Écriture…et ne pas chercher à imposer ses convictions à l’autre, et vouloir justifier par la raison, ses dires…
Paul met ici l’accent sur l’union du croyant avec le Christ. Et, il donne une autre raison d’autoriser des convictions différentes, il nous exhorte à croire aux bonnes intentions de nos frères ou sœurs…
L’église est divisée et affaiblie parce que les chrétiens ne permettent pas à Jésus-Christ d’être le Seigneur (v6…) Cette vérité est illustrée de manière intéressante en Jean 21 :15-25.
Jésus a redonné à Pierre sa place d’apôtre et lui a dit une nouvelle fois :
« Continue à me suivre ». Pierre se met à le suivre, mais ensuite il entend quelqu’un marcher derrière lui. C’est l’apôtre Jean. Pierre demande alors à Jésus : « Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il, » Notez la réponse du Seigneur : « Si je voulais qu’il reste en vie jusqu’à mon retour, est-ce que cela te regarde ? Toi suis moi. »
En d’autres termes : « Pierre, tu as fait de moi le Seigneur de ta vie. Laisse-moi m’occuper de Jean ».
Ainsi chaque fois que nous entendons des croyants condamner d’autres croyants à cause de quelque chose qui n’est ni essentiel ni condamné par la Bible, nous pouvons ou pourrons dire : « Que t’importe ? Suis le Christ et qu’il soit le Seigneur ! » « Dans la vie ou dans la mort entre les mains du Seigneur nous demeurerons » v8
Notre première responsabilité est envers le Seigneur. La conviction de base qui doit réunir tous les chrétiens est celle qui consiste à dire que Jésus seul est le Seigneur.
Nous avons à régler notre comportement sur Lui, et non sur les attentes de nos frères. Il y a néanmoins un bémol à cette liberté, elle ne doit jamais entraîner la perte de notre frère (Romains 14 v.15)
À la lumière du tribunal
Jésus-Christ est juge
10 Mais toi, pourquoi juges–tu ton frère ? ou toi, pourquoi méprises–tu ton frère ? Nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu. 11 Car il est écrit : Je suis vivant, dit le Seigneur, Tout genou fléchira devant moi, Et toute langue donnera gloire à Dieu. 12 Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui–même.
De plus, nous devons aussi accueillir les saints à la lumière du tribunal de Dieu. Le « tribunal de Dieu » du verset 10 est le « tribunal de Christ » de 2 Corinthiens 05:10. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps
Le jugement au tribunal de Dieu sera rendu avant le millénium, tout de suite après le retour de Christ (1 Corinthiens. 4:5 ; Matthieu 16:27 ; 25:19 ; Luc 19:15), et l’existence ainsi que l’œuvre des croyants seront jugés à ce moment-là (Apocalypse 22:12 ; Matthieu 16:27 ; 1 Corinthiens 4:5 ; 03:13-15 ; Matthieu 25:19 ; Luc 19:15).
Ce jugement jugera l’existence et l’œuvre des croyants après leur salut. Ce jugement déterminera la place du croyant dans le royaume du millénium (Matthieu. 25:21, 23 ; Luc 19:17, 19 ; 1 Corinthiens 03:14-15 ; Matthieu 16:27 ; 22:12 ; Luc 14:14 ; 2 Timothée 4:8).
La pensée de Paul ici : nous ne devrions pas nous disputer avec les autres ou les critiquer, mais nous occuper de nous-mêmes, car un jour, nous nous tiendrons devant le trône du jugement de Dieu pour rendre compte de notre vie et de notre œuvre après nous avons été sauvés. Puisque ce jugement concerne la manière dont vivent les croyants devant le Seigneur et ce sur quoi a porté leur œuvre après que qu’ils ont été sauvés, et puisque la transformation des croyants a beaucoup à voir avec ce jugement, il en est fait mention ici dans le passage qui traite sur la transformation.
Nous devons prêter une attention toute particulière à 1 Corinthiens 03:13-15. « 13 l’ouvrage de chacun sera rendu manifeste, car le jour le fera connaître, parce qu’il est révélé en feu; et quel est l’ouvrage de chacun, le feu l’éprouvera. 14 Si l’ouvrage de quelqu’un qu’il aura édifié dessus demeure, il recevra une récompense; 15 si l’ouvrage de quelqu’un vient à être consumé, il en éprouvera une perte, mais lui-même il sera sauvé, toutefois comme à travers le feu.»
L’expression « éprouvera ou souffrira une perte » au verset 15 ne signifie pas périra. Notre salut est éternel, et nous ne pouvons pas périr. Mais « il sera sauvé, toutefois comme à travers le feu »
Ceci est un sujet grave, que nous ne devrions pas prendre à la légère.
Dans Apocalypse 22:12 le Seigneur Jésus lui-même dit : Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son œuvre .
Ne jugeons pas les autres, jugeons nous nous-même !
Nous ne devrions pas critiquer les autres, mais exercer un jugement sur nous-mêmes. Si nous échouons à le faire maintenant, nous nous tiendrons devant le tribunal de Dieu et le ferons à ce moment là
La pensée de Paul dans Romains 14:10-12 est que nous ne devons pas juger les autres, mais laisser le Seigneur prendre soin d’eux.
Autrement dit : Édifiez-vous les uns les autres
Paul insiste sur le principe de la seigneurie : il nous dit : faites de Jésus-Christ le Seigneur de votre vie et faites qu’il soit le Seigneur dans la vie des autres chrétiens.
L’accueil ne cherche pas à changer l’autre. L’accueil consiste à accepter l’autre tel qu’il est. Paul laisse donc de la place pour des opinions différentes dans l’Église. L’unité n’est pas basée sur l’uniformité, et l’unité n’exige pas l’uniformité… Le rôle du croyant une fois encore n’est ni de mépriser, ni de juger, mais d’accueillir.
En rappelant ces deux interdictions, Paul garde sa neutralité dans le débat et interpelle à la fois Juifs et non Juifs dans l’Église de Rome. Nous n’arrivons peut-être pas à laisser aux frères le droit à leurs convictions à cause d’un sens surdéveloppé de justice. Nous pouvons peut- être avoir le sentiment que si nous n’intervenons pas la justice ne sera jamais faite.
Mais nous pouvons abandonner tout mépris et jugement sur nos frères. Cela ne revient pas à décider que leur comportement n’a pas d’importance, ni qu’il ne faut pas les reprendre. Il s’agit simplement de réaffirmer notre croyance en l’existence d’une justice divine, parfaite, future.
Dieu jugera justement, en son temps. Paul applique cette règle ailleurs.
Aux Corinthiens, qui se séparaient par groupes selon leur appartenance à l’un ou l’autre des prédicateurs, il dit : « Ne jugez de rien avant le temps, avant la venue du Seigneur » 1Corinthiens 4.5
Selon le principe de l’amour
Ne soyons pas une occasion de chute pour notre frère.
13 Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; usez plutôt de votre jugement pour ne pas mettre devant votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute. 14 Je sais et je suis persuadé dans le Seigneur Jésus, que rien n’est impur en soi ; mais si quelqu’un estime qu’une chose est impure, alors elle est impure pour lui. 15 Si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour. Ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. 16 Ce qui est bien pour vous ne doit pas être un sujet de calomnie. 17 Car le royaume de Dieu, c’est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint–Esprit. 18 Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. 19 Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. 20 Pour un aliment, ne détruis pas l’œuvre de Dieu. En vérité tout est pur ; mais il est mal pour l’homme, quand il mange, de devenir une pierre d’achoppement. 21 Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s’abstenir de ce qui pour ton frère est une cause d’achoppement, de chute ou de faiblesse. 22 Cette foi que tu as, garde–la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui–même dans ce qu’il approuve ! 23 Mais celui qui a des doutes au sujet de ce qu’il mange est condamné, parce que sa conduite ne résulte pas de la foi. Or tout ce qui ne résulte pas de la foi est péché.
S’arrêter à la première exhortation pourrait donner l’impression que les chrétiens ne doivent pas s’occuper les uns des autres et laisser les faibles rester faibles. Mais cette seconde exhortation explique plus clairement ce qu’il en est.
L’accent est mis sur le mot « frère » et non sur les mots « maître serviteur » cette fois-ci. C’est le principe de l’amour fraternel. Si nous nous aimons mutuellement, nous chercherons à nous édifier les uns les autres, à croître dans la foi ensemble.
Paul pour commencer dans ce passage réitère sa conclusion de la partie précédente :
« Ne nous jugeons donc plus les uns les autres… »
Ensuite, il consacre une dizaine de versets à mettre les frères de Rome en garde contre une utilisation inconsidérée de la liberté. Il met en lumière les dégâts nombreux est importants que pourraient causer « les forts » s’ils ne font pas attention à leurs frères « faibles » : être une pierre d’achoppement (V20-21), être une occasion de chute (V13), attrister un frère (V15), causer la perte d’un frère (V15); créer un sujet de calomnie (V16), détruire l’œuvre de Dieu (V20), amener un frère à se condamner (V22-23), amener un frère à pécher (V23)
Si nous devons juger, ayons du discernement et de la sensibilité vis-à-vis de nos frères. Ceci représente un nouveau développement dans la définition de l’accueil que Paul demande. Dans les premiers versets nous avons appris qu’accueillir voulait d’abord dire se taire, puis, s’abstenir de jugement et de mépris.
Maintenant Paul nous mène plus loin.
Accueillir celui qui est différent veut aussi dire être sensible à ce qui pourrait le faire chuter.
La question clé n’est donc pas seulement de se demander : « Qu’est-ce que j’ai le droit de faire ? » mais aussi, « Quel effet mon acte aurait-il sur mon frère ? »
Dans un autre texte Paul l’exprime ainsi : « Considérez les autres comme supérieurs à vous –mêmes » Philippiens 2.3
Voyons maintenant quels sont ces faits que nous trouvons dans ce passage,
La connaissance doit être équilibrée par l’amour (14 :13-15)
Quand le souci de liberté prime sur le souci de fraternité, il y a un manque d’amour. Dans ce passage, Paul souligne que la connaissance et l’amour doivent aller de pair : « le savoir rend orgueilleux, tandis que l’amour est constructif » (1Corinthiens 8 :1)
Un exemple pratique : Les petits enfants ont souvent peur du noir et pensent que quelque chose se cache dans le noir…La maman sait bien sûr, que l’enfant est en sécurité, mais cela ne peut le rassurer ou le réconforter. On ne peut jamais débarrasser un enfant de sa peur simplement en le raisonnant. Quand la maman s’assied au bord du lit, parle affectueusement à son enfant et l’assure qu’il n’a rien à craindre, alors il s’endort paisiblement.
Ainsi, la connaissance unie à l’amour aide le faible à devenir fort…
Le plus frappant dans le verset 15 est la raison pour laquelle le frère a de l’importance : Le Christ est mort pour lui ! Ceci lui octroie une valeur inestimable. Si Jésus-Christ aime mon frère au point de mourir pour lui, et si je dis aimer le Christ, puis-je mépriser mon frère ?
les chrétiens doivent avoir des priorités (14 :16-18)
En effet, nous pouvons donner beaucoup d’importance à des détails, qui seront alors sources de division…et ainsi de favoriser des calomnies.(V16). Paul nous dit : que ce ne sont pas les choses extérieures telles que la nourriture, mais les choses éternelles qui doivent avoir la première place dans notre vie : la justice, la paix et la joie. D’où viennent-elles ? Du Saint Esprit à l’œuvre dans notre vie
Si chaque croyant se livrait à l’Esprit et chercher à mener une vie sainte, c’est-à-dire à ne pas l’éteindre par nos péchés, nous ne verrions pas des chrétiens se disputer entre eux à propos de détails. Les priorités spirituelles sont essentielles pour l’harmonie dans l’Église…
Puis dans le verset 18, deux choses. D’abord, en se souciant des autres, nous servons Christ . Ce que nous faisons à notre frère, c’est au Christ que nous le faisons. Attrister un frère c’est attrister Jésus. Comprendre cela réglerait déjà bien des problèmes de communion fraternelle.
les chrétiens doivent s’aider mutuellement à grandir (14 :19-21)
Nous trouvons ici l’édification mutuelle et la paix pour objectifs. Les chrétiens ne doivent pas imposer leurs opinions aux autres (14 :22-23). Il y a certaines vérités que tout chrétien doit accepter car elles sont les fondements de la foi. Mais les domaines où un désaccord est possible ne doivent pas devenir une épreuve pour la communauté.
Si nous avons une conviction, sincère à propos de quelque chose, gardons là pour nous, n’essayons pas de l’imposer aux autres. Nul chrétien ne peut « emprunter » les convictions d’un autre, ce serait malhonnête.
Par contre celui qui ne peut défendre et pratiquer ses convictions par la foi, pèche. Même si les convictions d’un chrétien sont immatures, il ne doit jamais violer sa conscience, cela nuirait gravement à sa vie spirituelle…Les chrétiens peuvent soutenir des convictions différentes à propos de beaucoup de sujets, mais cela doit se faire dans l’amour et le respect de l’autre.
Par contre nous ne devons pas utiliser la liberté pour nous leurrer nous-mêmes en justifiant un péché ou un excès dans notre vie.
Dans 1Pierre 2.16, nous pouvons lire : « étant libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais agissant comme des serviteurs de Dieu »
Ce que Paul dit de lui-même, devrait être le cas de tous les croyants : « Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit. ». 1 Corinthiens 6.12
Plus loin dans la même épître, il a d’ailleurs ajouté que « Tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’édifie pas. » 1Corinthiens 10.23.


