Vivre son salut pourquoi ?
Lorsque quelqu’un est en Christ, il est né de nouveau par la puissance du Saint Esprit, il possède la vie éternelle (Jean 3.36), il est justifié (Actes 13.38-39) ; Dieu promet de ne plus se souvenir de ses péchés (Hébreux 10.17) Nous avons donc perdu notre statut d’hommes et de femmes « en Adam » et nous sommes à présent « vivants pour Dieu en Jésus-Christ » (Romains 6.11), donc nous sommes « une nouvelle création » (2 Corinthiens 5.17), « ressuscités ensemble (avec le Christ) et assis dans les lieux célestes » (Éphésiens 2.6).
Perdre le salut acquis serait supposer que Dieu revient en arrière sur tous ses privilèges ; or, sa Parole nous assure qu’il « ne se repent pas de ses dons » (Romains 11.29).
Il est vrai aussi que le Nouveau Testament nous transmet un certain nombre de promesses conditionnelles :
« Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Matthieu 24.12-13) ;
« par votre persévérance, vous sauverez vos âmes » (Luc 21.19),
« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples » (Jean 8.31 ; voir v.51 ; 14.15,23 ; 17.6) ;
« demeurez en moi et moi, je demeurerai en vous » (Jean 15.4).
Dieu réserve la vie éternelle à « ceux qui, en pratiquant le bien avec persévérance, cherchent l’approbation de Dieu » (Romains 2.7).
« Dieu vous a réconciliés avec lui par le sacrifice de son Fils … si du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l’espérance de l’Évangile que vous avez entendu » (Colossiens 1.23).
« Sa maison, c’est nous pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dons nous nous glorifions » (Hébreux 3.6) ;
D’après ces passages, le salut, la réconciliation, la vie éternelle, la participation au Christ, son habitation en nous … sont donc conditionnés par notre persévérance à demeurer en lui et dans sa Parole.
L’Apocalypse promet les biens du monde à venir aux vainqueurs. Nous pouvons cela dans Apocalypse 2 et 3, passage sur les sept églises.
Logiquement, si une condition est posée à une promesse, seuls ceux qui remplissent cette condition en bénéficient.
Le Nouveau Testament contient des exhortations à demeurer ferme dans la foi :
« Nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle pour amener son espérance à son plein épanouissement jusqu’à la fin. Ainsi vous ne vous relâchez pas, mais vous imiterez ceux qui, par leur foi et leur attente patiente, reçoivent l’héritage promis » (Hébreux 6.11-12).
« N’abandonnez donc pas votre assurance : une grande récompense lui appartient. Car il vous faut de la persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu vous obteniez ce qu’il a promis » (Hébreux 10.35-36).
« Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie » (Apocalypse 2.10) ;
« Tenez fermement ce que vous avez jusqu’à ce que je vienne » (Apocalypse 2.25) ;
« Retiens ce que tu as afin que personne ne prenne ta couronne » (Apocalypse 3.11).
Toutes ces exhortations visent à inciter les chrétiens à la persévérance, à demeurer fermes, sans abandonner la foi.
Des avertissements nombreux préviennent les chrétiens de ce qui attend ceux qui ne demeurent pas fermes.
« Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté aux feu » (Matthieu 7.19).
« Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, mon Père le retranche … Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent » (Jean 15.2, 6).
À des chrétiens Paul dit :
« Si vous vivez selon l’homme livré à lui-même, vous mourrez » (Romains 8.13) ;
Aux chrétiens qui ont été greffés sur le tronc juif :
« Considère à la fois la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité à l’égard de ceux qui sont tombés, bonté à ton égard aussi longtemps que tu t’attaches à cette bonté. Sinon, toi aussi tu seras retranché » (Romains 11.22).
Aux Corinthiens il écrit :
« Par la Bonne Nouvelle, vous êtes sauvés, si vous la retenez telle que je vous l’ai annoncée ; autrement vous auriez cru en vain » (1Corinthiens 15.2).
Aux Galates :
« Ne vous faites pas d’illusion : Dieu ne se laisse pas traiter avec mépris. Celui qui sème pour satisfaire ses propres désirs d’homme livré à lui-même, récoltera ce que produit la nature de l’homme livré à lui-même, c’est-à-dire la corruption… Si nous ne relâchons pas nos efforts, nous récolterons au bon moment » (Galates 6.7-9).
L’épître aux Hébreux est très précise dans ses avertissements à ceux qui sont devenus chrétiens et sont tentés de revenir en arrière :
« En effet, ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don du ciel, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont expérimenté combien la Parole de Dieu est bienfaisante et fait l’expérience des forces du monde à venir et qui, pourtant, se sont détournés de la foi, ne peuvent être amenés de nouveau à changer de vie, car ils crucifient le Fils de Dieu, pour leur propre compte, et le déshonorent publiquement. En effet, lorsqu’une terre arrosée par des pluies fréquentes produit des plantes utiles à ceux pour qui on la cultive, Dieu la bénit. Mais si elle ne produit que des buissons d’épines et des chardons, elle ne vaut rien, elle ne tardera pas à être maudite et on finira par y mettre le feu » (Hébreux 6.4-8).
« L’Esprit déclare clairement que, dans les derniers temps, plusieurs se détourneront de la foi » (1 Timothée 4.1).
À partir de tous ses passages bibliques, nous pouvons voir l’importance de vivre notre salut en Jésus-Christ par Son Esprit.
Vivre son salut : Un exercice de tous les instants
« De même, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. » (Romains 7:4)
Remarquons la double finalité: pour appartenir à Christ, afin de porter du fruit pour Dieu. Ce double appel doit cependant être accompagné d’un avertissement solennel:
« Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d’iniquité; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice. » (Romains 6:13)
Devenu chrétien, je peux donc me livrer au péché ou à Dieu, et être utilisé comme arme par l’un ou par l’autre dans le combat spirituel en cours.
« Car le péché n’aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce.
Quoi donc ! Pécherions- nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce? Loin de là!
Ne savez-vous pas qu’en vous livrant à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l’obéissance qui conduit à la justice? Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. – Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. – De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquité, pour arriver à l’iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté. Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd’hui. Car la fin de ces choses, c’est la mort. » (Romains 6:14-21)
Ce passage met l’accent sur notre haute vocation, qui consiste à nous placer volontairement dans les bras de notre bien-aimé et légitime époux, et de produire, dans le monde environnant, des fruits qui lui plaisent. Ce texte nous met aussi en garde, car malgré notre statut de chrétien, nous sommes capables de nous placer dans les bras d’un autre et de chercher à lui plaire.
Il nous est tout à fait possible de produire, maintenant encore, le même genre de fruit qu’avant notre conversion. Pourquoi cela? Parce que nous nous soumettons au mauvais maître, c’est-à-dire à notre ancien maître, le diable, Satan.
Le Saint-Esprit est l’agent du Christ crucifié, ressuscité et glorifié. Si je produis autre chose que le fruit de l’Esprit, c’est uniquement parce que j’ai attristé le Saint-Esprit, mon hôte divin. « Le grand privilège distinctif du vrai chrétien est le Saint-Esprit qui habite en lui. Avec quel soin doit-on écarter toutes pensées ou sentiments propres à offenser cet hôte divin! »
Le Saint-Esprit est une personne; il est donc susceptible d’être blessé, attristé. Aussi Ephésiens 4:30 nous enjoint: « N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. »
1 Thessaloniciens 5:19 nous adresse cet ordre: « N’éteignez pas l’Esprit. » En attristant l’Esprit, nous rejetons l’interprète de l’œuvre de Christ en nous, celui qui la rend efficace dans notre vie.
Une vie chrétienne normale porte du fruit. Si la vie chrétienne reste infertile, cela provient d’une seule cause: l’outil de la foi a été négligé, et l’Esprit s’est éteint. Ce péché est, en réalité, un double péché: l’offense à la personne de Dieu par notre manque de foi, d’une part; et d’autre part, le péché puisque nous ne saisissons pas, par la foi, tous les trésors que Dieu tient en réserve pour nous.
Ainsi, le véritable péché du chrétien, c’est le refus de prendre possession, par la foi, de ce qui lui appartient. Voilà le véritable péché: « Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché. » (Romains 14:23b)
Le péché consiste à ne pas élever les mains vides de la foi. Tout ce qui n’est pas produit par la foi est péché. Mon refus de laisser se répandre le fruit acquis à un si grand prix, est un signe de non foi vis-à-vis de Dieu, au sens fort du terme. La prise de conscience de cet état doit nous pousser à dire: « Oh! Seigneur, pardonne-nous ». La vie chrétienne est, certes, empreinte de joie, mais elle doit comporter une note de tristesse lorsque nous comparons ce qui est, avec ce qui pourrait être. Nous sommes dans la pauvreté, alors que des richesses nous sont offertes, et nous avons produit le fruit du diable, l’ennemi du Seigneur, au lieu de produire le fruit de notre bien-aimé Seigneur.
Deux causes principales conduisent à l’absence de bons fruits. La première peut être notre ignorance. Il se peut, en effet, que l’on ne nous ait jamais enseigné la signification de l’œuvre de Christ pour notre vie présente. À ce sujet, il y a cinq « lacunes » possibles.
Premièrement, il se peut que le chrétien ait compris la justification, sans avoir été instruit de la signification présente de l’œuvre de Christ pour lui. Deuxièmement, il peut avoir été conduit au salut par la foi, avec l’idée qu’il devait dès lors vivre la vie chrétienne par ses propres forces. Troisièmement, on peut aussi lui avoir enseigné, à l’inverse, une manière de vivre antinomique: avoir accepté le Christ sans pour autant respecter ses commandements, puisque nous sommes justifiés aux yeux de Dieu le Père. Quatrièmement, on peut lui avoir parlé d’une seconde bénédiction à recevoir, qui le rendrait parfait ici-bas. Et il attend ainsi en vain, ou essaye d’agir sans véritable fondement. Cinquièmement, on ne lui a peut-être jamais enseigné que la justification devait être suivie d’une concrétisation consciente de la foi.
À cause de l’une ou de l’autre de ces lacunes, le chrétien peut être privé des biens spirituels qui lui sont destinés ici-bas. Mais en découvrant la vraie signification de l’œuvre de Christ pour sa vie présente, il voit s’ouvrir une nouvelle porte devant lui. L’horizon dévoilé lui paraît alors si merveilleux, qu’il ressent souvent la même fraîcheur qu’à sa conversion. Il est certain que nous avons tous besoin de connaître, comme tout à nouveau, la signification de l’œuvre de Christ dans notre vie présente et pour notre vie présente, et ensuite d’agir en conséquence par la foi.
Il est tout à fait possible de connaître et d’approuver la doctrine intellectuellement, sans vraiment la faire sienne. Ce n’est jamais la doctrine seule qui importe, mais bien son appropriation. Beaucoup d’âmes ont la connaissance, mais cela ne leur sert à rien, car elles ne se la sont pas appropriées. Il peut en être de même pour nous. Nous pouvons très bien connaître la vérité, avoir la connaissance, mais sans l’avoir fait nôtre. Elle n’a donc aucune signification dans notre vie pratique et nous demeurons sans fruit.
Nous n’avons pas à rester dans l’ignorance ou dans le trouble. Si nous sommes de véritables chrétiens, nous devons comprendre quels parallèles existent entre la justification et la vie chrétienne.
La base de la justification, c’est l’œuvre parfaite de Jésus-Christ en tant que second Adam. La base de la sanctification, c’est l’œuvre parfaite de Christ par son Esprit avec notre coopération en tant que l’oint de Dieu. Dans la justification, c’est notre incapacité à nous sauver nous-mêmes qui doit inspirer notre manière de voir, de comprendre et d’agir. Dans la sanctification, c’est notre incapacité à vivre la vie chrétienne par nos propres forces, par notre propre bonté, volonté, qui doit inspirer notre manière de voir, de comprendre et d’agir.
Dans la justification comme dans la sanctification, l’instrument qui nous permet de recevoir le don gratuit de Dieu, c’est la foi qui saisit les promesses données par Dieu dans la Bible. Il n’y a qu’une différence entre l’expérience pratique de la justification et celle de la sanctification: la justification se rapporte à notre culpabilité, la sanctification concerne la puissance du péché dans notre vie de chrétien. La justification s’accomplit une fois pour toutes, tandis que la sanctification, et c’est là la seule différence, est un processus de tous les instants. C’est pourquoi nous devons vivre notre salut, et c’est l’intérêt ici de ce volet du blog.
Et c’est aussi pourquoi nous devons croire la réalité des promesses de Dieu à chaque instant de notre vie. Si nous comprenons cela, tout change. Comme nous croyons en Dieu à chacun de ces instants de notre vie le Saint-Esprit n’est pas étouffé. Et par son action, le Christ ressuscité et glorifié, l’Epoux, le cep produit son fruit à travers nous. Telle est la passivité active mise en pratique si je puis dire. Vivre instant après instant une telle vie, c’est la seule manière possible de vivre une vie chrétienne selon Dieu et Son Esprit.
Quelques exemples dans la Bible de la « passivité active », avec David où face à Goliath, le géant, ses armes étaient la foi en l’Eternel, pour terrasser Goliath, la fronde et le bâton n’étaient là que pour souligner l’impossibilité par ses propres moyens… (1 Samuel 17,40). De même avec Gédéon et les cruches brisées pour battre les madianites, (Juges 7,19) et encore la prise de Jéricho avec Josué en faisant le tour de la ville.
Hébreux 11:30
C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours.
Pour chacun de ces exemples, nous trouvons la foi active en Dieu, active parce que par la foi, chacun comme l’instrument de Dieu, obéit et se donne à Dieu, ne laissant pas de place à la raison, et passive dans le sens que sans Dieu cela n’aurait pas été possible. C’est ainsi que nous devrions vivre en nouveauté de vie, par la foi, en disant : « Qu’il me soit fait selon ta parole.« et en vivant cette « passivité active »
A propos de foi, rappelons-nous qu’elle n’est jamais sans contenu. Elle n’est pas un saut dans l’inconnu. La foi chrétienne, c’est toujours croire ce que Dieu a dit; elle ne s’appuie pas sur elle-même, mais sur l’œuvre parfaite de Christ. Vivre réellement par la foi en étroite communion avec Dieu, vivre par la foi comme si nous étions déjà morts, puis revenir dans le monde comme si nous étions ressuscités des morts, cela ne se fait pas une fois pour toutes; c’est une affaire de tous les instants. Dieu nous a créés en vue de cette réalité: vivre une communion de tous les instants avec lui.
Cela dit, il n’existe, bien sûr, pas de formule toute faite pour vivre une vraie spiritualité. Toute conception tant soit peu mécanique de la vie chrétienne est une erreur. On ne peut pas dire « lisez tant de chapitres de la Bible par jour, et votre sanctification atteindra tel niveau ». Il n’est pas davantage possible de dire « passez tant d’heures en prière par jour et vous atteindrez tel ou tel degré de sanctification ». Cette attitude relève de la mécanique pure et simple et n’a rien de commun avec une attitude chrétienne. La véritable solution est de vivre dans une communion personnelle de tous les instants avec Dieu lui-même, et de laisser la vérité de Christ s’écouler à travers soi par l’action du Saint-Esprit.
Nous avons été créés dans un but précis. Ce but auquel se subordonnent beaucoup d’autres buts secondaires, est d’être en relation personnelle avec Dieu, dans une relation volontaire d’amour: celle de la créature envers son Créateur. Lorsque j’accepte Christ comme mon Sauveur, je reprends la place qui m’a été assignée comme créature et je retrouve une relation personnelle avec Dieu. C’est pour cela que j’ai été créé.
L’homme tout entier est racheté et se tient maintenant devant le Dieu personnel. Non pas une partie de lui-même seulement. La volonté, l’intelligence, les sentiments, tout est concerné: l’homme, dans son unité, prend conscience de la portée existentielle de l’œuvre de Christ qui agit en lui. Ève a douté de Dieu, tel a été son péché; la désobéissance extérieure l’a suivi. Par son doute, elle a fait Dieu menteur. En tant qu’enfant de Dieu, je dois faire exactement le contraire : je dois croire. Voilà la différence. Ève a douté, et l’humanité en révolte doute de Dieu. Croire en Dieu, non seulement au moment de sa conversion, mais à chaque instant et instant après instant, voilà la vie chrétienne, la vraie spiritualité, voilà ce que j’appellerais vivre son salut.


